Il est actuellement connu que le rôle de barrière étanche joué par les géosynthétiques bentonitiques (GSB) n'est pas aussi pérenne qu''espéré ; une cause en est l'échange cationique (transfert de la couverture ou du sol support vers le GSB de cations divalents prenant la place de cations monovalents). La conséquence essentielle de cet échange est la perte de perméabilité, à une rapidité variable selon le contexte dans lequel se trouve le GSB. Bien que conçus pour durer longtemps (plusieurs décennies, voire centaines d'années), on sait, aujourd'hui, que plusieurs facteurs peuvent altérer la durée de vie du GSB à courte échéance ce qui est manifestement un problème lorsque la durée d'exploitation des ISD peut devoir durer plus de trente ans. Il est donc essentiel de pouvoir évaluer les performances in situ d'un GSB afin de déterminer le moment où celui-ci ne rendra plus le service attendu.
Un site expérimental a été spécialement conçu pour suivre durant trente-deux mois le comportement électrique d'une couverture contenant un GSB (Bentomat® AS3700) situé à 0,45 m de profondeur. Des analyses, par la méthode des essaims particulaires, de sondages électriques extraits des tomographies ont permis d'établir des distributions statistiques de la résistivité électrique du GSB au cours du suivi ; la comparaison de ces distributions montre, de façon significative, que la résistivité décroit fortement vingt-deux mois après sa mise en place. En parallèle, des analyses sur des prélèvements d'échantillon de GSB, démontrent un changement des propriétés du matériau : les proportions de cations calciques et sodiques diffèrent de celles du GSB initial témoignant d'échanges cationiques accompagnés d'une augmentation de la perméabilité hydraulique de 5∙10-11 à 3∙10-6 m∙s-1
L'objectif de cet article est de montrer qu'un suivi in situ par méthode de résistivité électrique permet de déterminer le moment où apparait la perte de performance d'un GSB.
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