La valorisation de déchets sous forme de granulats alternatifs en techniques routières est une pratique courante. Elle permet de limiter les coûts liés à leur élimination et d'économiser les ressources naturelles en granulats. En milieu urbain, les chantiers de terrassement sont une source importante de matériaux alternatifs (exemple du Grand Paris). Toutefois les terres excavées générées restent assez peu valorisées sur site en raison de l'emprise restreinte des chantiers. Elles sont alors placées en installations de stockage où elles prennent le statut de déchets. Leur réutilisation en techniques routières est subordonnée d'une part au respect des performances mécaniques compatibles avec un usage en remblai ou en sous-couche routière, et d'autre part à la vérification de l'innocuité de ces matériaux vis-à-vis de l'environnement. L'impact que peuvent avoir sur ces deux aspects les produits de démolition et de construction (granulats de bétons, plâtre...), les biosolides, les scories et autres éléments issus de l'activité anthropique contenus dans les terres excavées, est mal connu. La présente communication présente la démarche de caractérisation géotechnique et minéralogique d'un sol urbain de la région Ile de France. Les premiers résultats montrent que, contre toute attente, la composition complexe du matériau testé à l'aide d'essais normés (mélange hétérogène de matériaux naturels et anthropiques avec la présence d'une teneur élevée en sulfates qui sont à l'origine généralement de pathologies sur les ouvrages) affecte assez peu ses caractéristiques géotechniques et les performances mécaniques requises pour une réutilisation en techniques routières. La suite du travail consiste étudier l'impact des opérations géotechniques (de compactage et de traitement aux liants hydraulique et/ou chaux) sur le comportement des polluants contenus dans le matériau.