Dans le cadre de l'opération ARGIC 2 réunissant 17 partenaires français sur la thématique du retrait-gonflement des argiles et de son impact sur les constructions, une maison sinistrée par la sécheresse a fait l'objet d'une instrumentation poussée pour appréhender en taille réelle les phénomènes étudiés. La maison se situe dans le département de la Gironde à Roaillan, au lieu-dit « le Laurier ».
Ainsi, en collaboration avec l'université Bordeaux 2, le BRGM, la société SOCABAT (Expert M. Bechade) et avec l'accord des propriétaires, le CEREMA a disposé des capteurs dans le sol de la parcelle étudiée.
Les capteurs sont des capteurs tensiométriques mesurant la succion des sols jusqu'à une profondeur de 3 mètres (dans un premier temps). Ils sont disposés selon un profil entre le garage de l'habitation et un chêne suspecté de provoquer des désordres sur la maison. Les mesures sont effectuées depuis octobre 2011, elles sont transmises quotidiennement au Laboratoire de Blois par messagerie. Parallèlement, des sondages carottés ont été réalisés permettant une bonne appréhension de la géologie de la parcelle.
Il apparaît que les formations géologiques sensibles au retrait-gonflement sont présentes entre 1 et 4,5 mètres de profondeur. Les enregistrements montrent un phénomène cyclique d'humidification/dessiccation dont le plus profond est également le plus important. La période d'assèchement débute en juin/juillet et s'achève généralement en octobre. L'impact des racines de l'arbre est clairement mis en évidence dans la répartition des succions des sols.
La pose de nouvelles sondes tensiométriques en profondeur a ainsi été entreprise pour avoir une meilleure représentation de la dynamique de dessiccation.
Une quantification théorique des tassements basée sur un essai d'étalonnage succion/teneur en eau a été tentée. Elle a abouti à un tassement pluri-centimétrique qui semble plus important que celui observé. Cette approximation est probablement due à la simplification nécessaire à l'établissement du modèle géotechnique.