Faisant suite à l'accident de Fukushima, EDF a engagé la conception et la construction de nouveaux bâtiments sur ses centrales nucléaires de production d'électricité (CNPE), dont les bâtiments diesels d'ultime secours, dits «bâtiments DUS». Ceux-ci visent à garantir la sûreté des installations face à des événements agresseurs « extrêmes », au-delà du dimensionnement usuel, en pérennisant l'alimentation électrique des tranches nucléaires en cas de défaillance des autres sources. Ces bâtiments doivent entre-autre se montrer robustes vis-à-vis de niveaux d'agression sismique « au-delà du dimensionnement », dits « Séisme Noyau Dur » ou SND. Cela implique pour les sols de fondations des vérifications des états-limites géotechniques à des conditions non usuelles, en particulier s'agissant du risque de liquéfaction. Sur le CNPE de Chooz, les investigations géotechniques au droit des futurs DUS ont mis en évidence des horizons potentiellement liquéfiables sous niveaux SND. Ces conclusions ont conduits le Service Géologie-Géotechnique d'EDF-Ceidre-TEGG à préconiser la réalisation d'un renforcement des sols de fondation. La technique mise en œuvre repose sur la réalisation de colonnes sécantes de jet-grouting, pour constituer un réseau de voiles de forte inertie sous l'emprise des bâtiments. Par ce maillage et un taux de substitution élevé (de l'ordre de 30% du volume de terrain préexistant), les horizons sujets à la liquéfaction sont confinés, tout en diminuant les contraintes de cisaillement s'appliquant sous séisme à ces sols. De fait, cette solution inédite sur une centrale nucléaire en France permet de se prémunir contre le risque de liquéfaction, tout en apportant dans le même temps des marges de dimensionnement vis-à-vis d'autres états limites géotechniques et des phénomènes d'interaction sol-structure.
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