On dispose, dans la région de Bejaia au nord de l'Algérie, d'une grande quantité de sédiment obtenu lors de dragage successif de l'estuaire afin d'assurer le bon fonctionnement du barrage situé en amont. Afin de valoriser ce matériau, qui initialement était soit stocké ou rejeté en mer, nous avons réalisé une étude approfondie qui a pour objectif d'utiliser les sédiments de Kherrata dans le domaine routier. Cette étude a comme double avantage, d'une part de rentabiliser l'opération de dragage qui s'avère très onéreuse et d'avoir à disposition une grande quantité de matériaux de construction.
Dans un premier temps, nous avons réalisé une caractérisation minéralogique, chimique, physique et mécanique des échantillons. Cette première étude a révélé la prédominance de particules fines avec un faible pourcentage d'argile et une présence importante de matières organiques. On montre qu'en l'état les sédiments ne peuvent être utilisés pour les structures de chaussées par exemple, car le comportement physique et mécanique du matériau ne répond pas aux critères imposés par les réglementations en vigueur. Il est donc nécessaire d'améliorer les caractéristiques physiques et chimiques des sédiments naturels. C'est pour cela que dans un second temps nous étudierons l'impact d'un traitement à base de chaux seul ou avec des additifs tels que les fines de carrière pour permettre de stabiliser ces sédiments et d'obtenir de meilleures caractéristiques physiques et mécaniques. Différentes formulations sont proposées afin de répondre aux exigences réglementaires. En faisant varier le taux de chaux et, ou en association avec une poudre de carrière il est possible d'améliorer de façon substantielle les sédiments de dragage. Une synthèse des caractéristiques mécaniques obtenues est proposée. Le matériau traité est désormais conforme aux normes et aux classifications exigées en technique routière.