Le soil-mixing et le jet-grouting permettent de mélanger directement le sol en place avec un liant afin de réaliser des éléments structurels dédiés à reprendre des charges (pieux) ou remplissant des fonctions d'étanchéités (panneaux). Ces procédés intéressent les industriels pour leurs avantages économiques et s'accordent avec les nouvelles exigences environnementales. Cependant contrairement aux matériaux préfabriqués, à cause des incertitudes liées à l'hétérogénéité des sols, aux conditions environnementales et à la qualité du malaxage sur chantier, il est difficile de prédire les propriétés du matériau obtenu.
Seul le type et la quantité de liant, la valeur d'E/C, et l'énergie de malaxage peuvent être adaptés selon le cahier des charges. La granulométrie (argile) et les constituants indésirables du sol (matière organique, pollution) sont eux plus délicats à contrôler. Aujourd'hui, il est difficile de proposer à partir de la littérature des seuils à ne pas dépasser. Il existe peu d'études paramétriques, faisant varier les constituants du sol, et reliant les propriétés de formulation aux propriétés physico-mécaniques. De plus, la question de la durabilité de ces matériaux se pose, afin de valider la pérennité des ouvrages.
Les travaux de recherche en cours, concernent plusieurs formulations constituées de sable, d'argile, de ciment et d'eau. Différents taux de substitution de sable par l'argile et deux dosages en ciment sont testés. L'objectif est d'analyser l'influence des paramètres de formulation sur les propriétés mécaniques et d'évaluer le potentiel de durabilité des bétons de sol. Les résistances en compression sont déterminées en conditions de cure endogène en fonction du temps et en condition de vieillissement accéléré au fil de cycles humidification/séchage. Les indicateurs de durabilité sont également déterminés (porosité et perméabilité à l'eau). Les résultats montrent qu'au-delà de 10% d'argile dans le sol , une quantité plus importante de ciment est nécessaire pour conserver une durabilité adéquat.