Justifier un programme de reconnaissances géotechniques complémentaires est parfois une mission ardue. En effet, ces actions exigent des dépenses importantes dès les phases amont d'un projet d'ouvrage d'art.
L'objectif de la communication sera de présenter à partir d'un exemple, la progressivité des études menées jusqu'au stade actuel de la phase G2-AVP ainsi que les arguments apportés pour justifier d'une campagne complémentaire conséquente pour les phases G2-PRO et G2-DCE/ACT selon la norme NF P94-500.
Le projet de pont concerne le doublement d'un ouvrage existant d'environ 1310 m de longueur. L'ouvrage, selon les deux variantes encore étudiées pourra être appuyé sur 18 ou 19 piles fondées chacune sur 4 pieux ancrés dans un substratum granitique.
Le Cerema a réalisé les missions géotechniques de type G12 et G2 (entre 2010 et 2013) puis de type G2-AVP en 2015. Ces études interviennent de plus au moment de la refonte de la norme NF P94-500 sur les missions géotechniques.
Les différentes études géotechniques ont pu se baser sur des reconnaissances géophysiques, des sondages et essais in-situ de type pénétromètre, pressiomètre et phicomètre, des essais en laboratoire sur échantillons intacts ainsi que sur des données bibliographiques de la zone étudiée, comme les coupes géotechniques ayant servi à la construction de l'ouvrage existant situé 40 m en aval.
La justification du programme de reconnaissances complémentaires s'appuie sur l'absence de paramètres mécaniques suffisamment fiables (4 profils pressiométriques seulement pour 18/19 piles), sur des constats de variabilité locale importante du niveau du substratum rocheux, sur les principes mêmes de la norme NF P94-500 (ancienne et nouvelle version) et sur des estimations chiffrées des incertitudes géotechniques résiduelles.
La communication présentera en détail les arguments qui permettront de justifier une dépense complémentaire afin de réaliser les reconnaissances pour les études de niveau projet de l'ouvrage et de ses fondations.