La préservation des ouvrages de lutte contre les inondations (digues fluviales ou maritimes), ou des digues de voies navigables, est une composante forte de la politique de développement durable. Au sein de ces ouvrages anciens, des phénomènes d'écoulements internes sont à l'origine de dégradations (érosion interne) pouvant amener à la ruine des ouvrages.
Les « écrans étanches » permettent à la fois de renforcer le comportement mécanique de l'ouvrage et de diminuer sa perméabilité hydraulique ainsi que son érodabilité. La méthode dite du « soil mixing » par voie sèche consiste à mélanger le sol en place sur de grandes hauteurs à l'aide d'une trancheuse en y incorporant du liant et de l'eau.
En théorie l'action de la trancheuse malaxeuse (TRENCHMIX®) doit permettre le mélange et l'homogénéisation du milieu sur toute la hauteur. Cependant, le mélange est en pratique incomplet présentant des ségrégations et donc une certaine hétérogénéité du matériau. Cette hétérogénéité peut avoir des conséquences néfastes sur les performances attendues de l'ouvrage (mauvais rapport E/C, perméabilité élevée...).
Dans ce cadre, plusieurs techniques géophysiques ont été testées afin de qualifier leur potentiel pour la réception et le suivi de ces ouvrages. A savoir les méthodes de tomographie sismique, électrique et radar.
Trois phases distinctes impliquant des travaux en laboratoire, de modélisation numérique et in-situ ont été réalisés. En laboratoire, des mesures physiques ont été effectuées (résistivité, permittivité, vitesse des ondes P et S) sur des échantillons présentant différents dosages en ciment et différents temps de cure.
Les résultats issus des trois phases de recherche ont permis de différencier le potentiel de contrôle et de suivi des méthodes géophysiques testées, de préciser leurs limitations et présenter des perspectives d'optimisation.