L'instrumentation des ouvrages en terre du Réseau Ferré National permet le suivi et la surveillance des sites instables, actifs ou présentant des indices de désordre. Le suivi inclinométrique s'avère indispensable pour caractériser les désordres en profondeur puis déterminer et optimiser les actions à entreprendre.
Après avoir fait appel au LCPC (IFSTTAR), SNCF a instrumenté en propre, à partir de la fin des années 1970, plusieurs centaines de sites. Des enseignements nombreux peuvent être tirés de cette expérience notamment la sensibilité des mesures à de nombreux critères, depuis la réalisation du forage jusqu'au traitement des données, qui peuvent impacter les résultats et donc leur interprétation. A ces incertitudes de mesures s'ajoutent les variations de la cinématique des mouvements liées à l'ouvrage instrumenté et à son environnement
40 années de suivi inclinométrique ont été riches en exemples précis illustrant cette sensibilité. A partir de cas d'espèce, il a été possible d'élaborer un Retour d'expérience sur les influences inhérentes à la mesure inclinométrique (appareillage, pose, mesures, opérateurs etc.) et sur l'interprétation possible des mesures en fonction de la nature et de l'origine des désordres (glissement, déversement, tassement, profondeur des désordres etc.).
Ce Retour d'expérience, objet de cet article, contribue à une meilleure interprétation de l'instrumentation inclinométrique et donc de l'évolution des mouvements affectant les ouvrages en terre.
Enfin, le suivi inclinométrique ne se suffit pas à lui-même et l'article s'attachera à montrer que c'est la synthèse des données du site et des suivis qui guide l'interprétation et permet d'établir un diagnostic de l'ouvrage étudié.